Les Globicéphales Noirs
L'océan: le découvrir - l'aimer - le protéger -
Focus sur les Globicéphales Noirs.
(Sur la vidéo : Globicéphales tropicaux)
Le globicéphale noir, emblème de la traversée à la rame qu'Éric Meunier effectuera en solitaire, est un des grands oubliés de nos océans. Peu de gens connaissent son nom, peu de gens l'ont rencontré, ne serait-ce qu'en images.
Ce magnifique dauphin noir est pourtant présent dans de nombreuses zones maritimes, y compris en Europe. Son statut est flou, et les lois le protégeant quasi inexistantes. Les recherches autour de son espèce sont peu fournies, et les menaces qui pèsent sur ses populations peu prises en compte.
En Europe, il est tristement connu au travers de la chasse qu'il subit chaque année aux Iles Féroé. Mais les Féroé sont aussi un des lieux où l'on étudie cette espèce, au même titre que d'autres lieux plus connus, tels que Gibraltar ou le Sanctuaire Pelagos (Méditerranée).
Nous l'avons choisi car le faire connaître du grand public permettra d'ouvrir la voie à plus d'études à son sujet. Ce grand bavard des mers est sans nul doute un allié de choix dans ce combat qu'Éric mènera durant sa traversée : donner une voix aux océans.
Le projet « GLOBIS » : connaître, aimer, protéger.
Élaboration de fiches pédagogiques sur les thèmes suivants :
- biologie des globicéphales noirs
- sociabilité
- intelligence
- communication
- distribution géographique
- pressions sur l'éspèce
- toxicité
- lois / statuts.
- Réalisation d'une série filmée ayant pour but de faire connaitre les globicéphales noirs au public, et qui viendrait compléter la rationalité des fiches par une approche plus sensible grâce à la puissance de l'audiovisuel.
Charlotte Esposito, jeune biologiste spécialisée sur les cétacés, et particulièrement sur les globicéphales noirs, suite à de longs mois passés à les étudier, s'attache à la réalisation de fiches pédagogiques sur les thèmes évoqués ci-dessus. Le but de ces fiches est de synthétiser les informations existantes (parfois encore non-publiées) sur les globicéphales noirs, afin de fournir une information de qualité aux différentes institutions susceptibles d'être utiles à leur sauvegarde, ainsi qu'à leur reconnaissance. Les fiches seront disponibles en français, anglais, espagnol, et féringien.
Elles seront notamment mise à disposition des écoles.
Le but de la traversée à la rame est de servir de support à différents thèmes océaniques. Si le point d'arrivée choisi sont les Iles Féroé, ce n'est pas seulement par soucis d'effectuer une traversée parmi les plus difficiles, mais surtout car y subsiste une chasse traditionnelle aux globicéphales noirs, qui semble ne plus avoir d'autres raisons d'être que la perpétuation d'une culture : le grind.
Avec les informations rendues disponibles, les images magnifiques tournées pour les yeux du plus grand nombre, et le soutien de personnalités obtenues sur place aux Féroé, nous souhaitons travailler à la proposition d'alternatives possibles au grind.
Et le GRIND?
Les habitants des Iles féroé habitent un vrai petit paradis. Auparavant, leur principale source de protéines était la viande de globicéphales. Ils chassaient ces grands dauphins avec les moyens traditionnels de l'époque, et c'est traditionnellement devenu un moyen de symboliser le passage à l'age adulte, ainsi que l'occasion de démontrer sa force.
Aujourd'hui les choses ont bien changé. Nous sommes au 21eme siècle... Les techniques et les moyens de pêche ont évolués, et le nombre de dauphins tués a augmenté.
On sait que leur viande, désormais pleine de mercure, n'est plus consommée, et que les autorités sanitaires des Iles Féroés ont recommandé de ne plus en manger.
Les globicéphales sont protégés par la convention de Berne en Europe, et les Iles Féroé, bien que faisant parti du territoire Danois, sont leur propre gestionnaire en terme de politique intérieure: c'est donc avec eux, et pour eux, que nous devons travailler à trouver une alternative à cette chasse.
Les groupes de Globicéphales se rapprochent des côtes en été, période de mise à bas. Les femelles sont souvent en attente d'un nouveau né, ou déjà accompagnées d'un petit.
Les pécheurs forment un mur de bruit autour d'un groupe et le ramènent vers une baie. Ce mur de bruit, pour un globicéphale, c'est comme si que quelqu'un vous mettait la tête dans une boite en metal et tapait dessus avec un marteau: c'est un mur de son infranchissable pour un cétacé.
Lorsque les dauphins arrivent près du rivage, des hommes se précipitent dans l'eau armés de grands crochets qu'ils plantent dans l'event des dauphins. Ils les tirent vers la plage, et les égorgent.
La viande n'étant pas vraiment commercialisée, cette pratique n'a pas de réel cadre économique. Il s'agit d'une tradition, un peu comme la corrida en France.
Nous ne donnons aucune leçons aux habitants des Féroé. En tant que ressortissant français et résidants du Canada, nous appartenons à des nations qui ont de tres lourdes responsabilités dans l'état de certaines zones maritimes. Mais il existe, au delà du papier qui nous affuble d'une nationalité, et au delà de la culture dont nous sommes issus, et au delà du sujet des globicéphales, le droit à la revendication du respect de la vie: celle des océans, celle des créatures qui y vivent, et celles de nos enfants qui y sont liées.
Nous dénonçons le rapport de l'Humain à l'océan que nous traitons comme une poubelle et un garde manger infini. Et nous demandons à toute personne consciente de la réalité de la destruction des océans à se mobiliser à nos cotés sur ce projet.
Nous sommes force de propositions, et plus nombreux seront les habitants des Iles Féroé qui nous aideront, plus ces alternatives seront cohérentes.
Les Iles Féroé peuvent devenir, avec les Globicéphales, le symbole de ce projet. Ces beaux territoires ont la capacité de devenir le symbole d'une prise de conscience pour la protection des océans.